L’Italie, premier pays européen le plus fortement touché par le Covid-19, voit ses restrictions s’amenuir progressivement. À Mondovi, comme partout ailleurs dans le pays, la solidarité italienne s’est illustrée sous le hashtag #andràtuttobene.

Mondovì est une ville fantôme. C’est un sentiment étrange de regarder par la fenêtre et de ne voir personne bouger dans la rue. Il y a un silence irréel dans les rues, même le vent semble s’arrêter de souffler. C’est l’Italie, qui fait face à l’urgence du coronavirus. C’est un pays fermé, prisonnier d’un ennemi invisible.

Les rues désertes de Farigliano, commune italienne de la région Piémont © Guido Galleano

De nombreux pays d’Europe commencent à comprendre la gravité de la menace. Au début, en Italie également, le problème n’était pas compris, et des politiciens de premier plan, qui craignaient des répercussions sur le tourisme et l’économie, ont demandé aux gens de ne pas paniquer. Cependant, au fil du temps, le coronavirus a montré toute sa force. C’est une maladie sournoise, très contagieuse : de nombreuses personnes, infectées par le virus, ont besoin de soins médicaux. Cela signifie que le système de santé italien est soumis à une grande pression. De plus, le virus est plus dangereux pour les personnes qui ont d’autres maladies chroniques ou des problèmes d’immunosuppression. Afin de sauver le plus de vies possible, le gouvernement italien a publié quelques décrets restrictifs. 

Livraison de masques pour les habitants, à San Michele, Mondovi. © DR

Le verrouillage de l’Italie

À partir de la deuxième moitié du mois de mars, toutes les activités dans le pays se sont arrêtées (à l’exception des activités essentielles) et il est interdit de quitter le domicile sauf pour des raisons essentielles. La première épidémie a eu lieu en Lombardie, puis en Vénétie. Puis, la contagion s’est étendue au nord de l’Italie et est arrivée au Piémont. Le gouvernement italien a fermé des écoles au début du mois de mars et, au milieu du mois, il a fermé des industries.

La Speranza, restaurant de Farigliano, contraint d’arrêter ses activités © Guido Galleano

Les Italiens vivent dans les « limbes ». Toutes nos relations humaines sont devenues plus difficiles. À Mondovì, l’infection reste limitée : il y a quelques dizaines de maux. Les maisons de retraite représentent un gros problème. Le covid 19 a pénétré dans beaucoup de ces résidences et a causé beaucoup de problèmes. Dans la plupart des cas, il était impossible de comprendre combien d’hôtes étaient touchés par le virus. Certaines personnes âgées se sont retrouvées à l’hôpital et sont mortes. La vie des infirmières et des médecins est devenue très dure, tant physiquement que psychologiquement. Dans les rues, il y a beaucoup de vitrines fermées, seules les épiceries sont ouvertes. Beaucoup d’Italiens sont actuellement sans revenus, et l’angoisse de la crise future pèse sur eux. Nous commençons à réfléchir à la date de réouverture, à la possibilité de tout recommencer comme avant. Quel sera le prix de cette épidémie ?

Le Maire de Mondovi observe une minute de silence en hommage aux personnes décédées en Italie. © Marta Borghese

#Andràtuttobene : tout ira bien

La population italienne a répondu à l’urgence avec beaucoup de solidarité. Les citoyens et les associations ont contribué par des initiatives et des dons pour soutenir le système de santé publique ou, tout simplement, pour insuffler du courage.

Dons pour le personnel médical à l’hôpital Santa Croce e Carle à Cuneo © DR

Par exemple, une femme de Vicoforte, une ville proche de Mondovì, a décoré des masques avec des dessins et des peintures. Une idée qui a eu beaucoup de succès : des personnes de France et d’Espagne ont également demandé à en faire autant. Les habitants de la ville ont montré toute leur attention aux structures sanitaires locales. Dans chaque ville, de nombreux volontaires se sont organisés pour distribuer des équipements médicaux, ont commencé à coudre des masques de fortune, afin de compenser les maigres ressources.

Une banderole avec le hashtag devenu populaire « Tout ira bien »accrochée sur un balcon à Mondovi © DR

📝 © Paolo Roggero & Emanuele Lubatti


Au 12 mai, le coronavirus a contaminé près de 220 000 personnes en Italie, avec plus de 30 000 personnes décédées dans le pays, selon les chiffres officiels. Suite à une baisse progressive des malades à ce jour, les autorités italiennes ont allégé le confinement le lundi 4 mai, dépendamment des régions. Ils ont assoupli les restrictions, permettant ainsi les activités productives. Les gens peuvent recommencer à sortir, à rendre visite à leurs parents et à avoir une « affection stable ». Ils peuvent également suivre des formations. L’Italie essaie maintenant de revenir à la vie d’avant, afin de trouver un moyen de vivre avec le virus.